Industrie au féminin : vers une mixité gagnante

Alors que les femmes ne représentent encore que 30 % des salariés de l’industrie en France, le secteur multiplie les initiatives pour briser ce plafond de verre et attirer de nouveaux talents féminins. Entre programmes de mentorat, campagnes de sensibilisation et témoignages inspirants, l’« industrie au féminin » se structure pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre et profiter pleinement du potentiel de la moitié de la population.
Une réalité toujours marquée par la sous-représentation
L’industrie au féminin n’est plus un pari : elle se construit aujourd’hui, pour une croissance durable et équitable. Et pourtant, en 2024, les femmes ne constituent que 30 % des effectifs industriels en France, un taux qui stagne depuis une décennie malgré 60 000 postes vacants chaque année dans le secteur. Dans la métallurgie, cette proportion chute même à 22 %. Au-delà du chiffre, les femmes restent majoritairement cantonnées à des fonctions support : elles sont peu présentes dans la conception, la production ou les comités exécutifs, où leur part ne dépasse guère 15 %.
Cette faible représentation traduit à la fois un déficit d’attractivité et la persistance de stéréotypes sexués. Pourtant, l’industrie crée en moyenne 20 000 emplois par an depuis 2017 et devra recruter entre 1 et 2 millions de personnes dans la prochaine décennie pour accompagner la réindustrialisation. Mobiliser les femmes apparaît dès lors comme un levier stratégique pour renforcer la compétitivité. C’est un de nos engagements chez RHD.
Des initiatives et programmes pour soutenir la mixité

Face à ces constats, plusieurs dispositifs fleurissent pour encourager l’accès des femmes aux métiers de production. Lancé en 2019, le collectif Industri’Elles fédère techniciennes, ingénieures et dirigeantes autour d’un réseau d’ambassadrices, avec l’objectif de doubler le nombre d’interventions en écoles et forums d’ici 2025.
L’UIMM s’est engagée, quant à elle, à faire progresser la part des femmes dans la métallurgie de 23 % à 33 % d’ici 2033, recrutant chaque année 44 % de femmes parmi ses embauches pour atteindre cet objectif ambitieux. L’association « Elles bougent » compte plus de 1 500 marraines bénévoles pour guider les jeunes filles vers les filières industrielles et scientifiques. Ces actions de terrain – visites d’usine, immersions, parrainage – visent à gommer les préjugés et à faciliter la reconversion professionnelle. Les demandeuses d’emploi, éloignées du secteur, pourraient y découvrir des opportunités.
Perspectives et enjeux pour l’avenir
L’enjeu de la mixité est à la fois économique et sociétal : augmenter la représentation féminine améliorerait les performances des entreprises et contribuerait à combler la pénurie de compétences. D’ici 2033, atteindre 33 % de femmes dans la métallurgie et 30 % dans l’ensemble de l’industrie reste à la portée du secteur si les actions engagées sont intensifiées.
Les jeunes générations, plus sensibilisées, offrent un réservoir de talents à exploiter. En 2022, 37,6 % des apprentis étaient des femmes, soit une hausse de 4,1 points en quatre ans. Pour maintenir cette dynamique, collectivités, établissements scolaires et industriels doivent concevoir des parcours d’exposition précoce aux métiers et multiplier les initiatives « à l’école », dès le primaire.
Témoignages de parcours féminins inspirants
Les témoignages de femmes ayant percé dans l’industrie illustrent la diversité des parcours possibles. C’est particulièrement vrai chez les talents féminins qui s’expriment chez RHD, souvent issus de reconversions.
À l’image de Marianna qui a quitté sa Roumanie natale, où elle dirigeait une équipe chez un constructeur automobile pour s’épanouir dans la production de ressorts en couvrant plusieurs postes.
Cette passionnée qui considère la soif d’apprendre comme son moteur reconnaît en avoir appris beaucoup sur les ressorts. Elle concède : « Je les considérais comme un produit banal. Mais, ils nécessitent une technicité insoupçonnée : leurs formes, leurs forces et leurs usages exigent une précision chirurgicale dans la production ». Ce qui rend leur production intéressante et gratifiante.
C’est aussi le cas pour Mireille qui a bénéficié d’une reconversion dispensée par l’AFORP. Elle garde un excellent souvenir de son passage en tant que stagiaire chez RHD. Cette expérience lui a permis de faire correspondre savoir théorique et pratique.
Elle a commencé sa vie professionnelle chez Peugeot, en tant qu’agent qualité et préparatrice de pièces pour le montage. Avant de se lancer pleinement dans l’industrie, Mireille a travaillé comme secrétaire de direction, démontrant ainsi une grande polyvalence professionnelle.
C’est lors d’un forum industriel organisé par France Travail qu’elle a rencontré les responsables de la formation AFORP, une opportunité qui semblait être une suite logique à ses expériences antérieures. Elle résume : « Le fait d’avoir été chez Peugeot et de travailler à la préparation des pièces industrielles m’a donné envie de devenir opératrice. C’était une opportunité de changer de perspective par rapport à la production ».
Malgré les progrès, de nombreux obstacles persistent. Les stéréotypes de genre dissuadent encore 52 % des jeunes filles de s’orienter vers les filières techniques, selon un baromètre Ipsos : seules 48 % se disent intéressées par l’industrie s’ils en avaient l’opportunité, contre 26 % en 2019. Les conditions de travail jugées « dures », la difficulté à concilier vie professionnelle et personnelle ou l’absence de crèches proches des sites industriels freinent également les vocations.
Le temps partiel concerne principalement les femmes, révélant des besoins d’aménagement, d’horaires et de modes de garde adaptés. Pour lever ces barrières, les entreprises doivent adopter des politiques de recrutement inclusives, comme celle que nous pratiquons chez RHD. Il faut aussi proposer des parcours de formation sur mesure et instaurer des chartes éthiques contre le harcèlement et les discriminations.

RHD, une entreprise engagée
Chez RHD la promotion de la mixité ne constitue pas un sujet. Depuis de nombreuses années, l’entreprise féminise son effectif. Ainsi, en juillet 2025 RHD compte 18 % de collaboratrices et compte faire mieux dans le futur. A terme, RHD voudrait former des régleuses.
L’index d’égalité professionnelle s’avère exemplaire avec une note de 94 pts sur 100 pour 2024 et de 100 pts sur 100 pour 2025. Par ailleurs, la direction de RHD ajuste les plannings pour les familles monoparentales. Elle remarque aussi que les talents féminins apaisent le climat social toujours masculin et équilibrent les équipes.