Industrie et jeunesse : perceptions, attentes et défis pour demain
Les jeunes Français témoignent d’un intérêt réel pour l’industrie, mais leur perception est nuancée. Selon une étude de la CCI France en association avec RS France et l’Usine Nouvelle, on apprend qu’ils valorisent l’innovation, la sécurité de l’emploi ou le rayonnement national. Cependant, ils pointent aussi des faiblesses : environnement, égalité, transparence. Portrait d’une génération exigeante face à un secteur en mutation.
Une jeunesse avec une opinion nuancée mais vraie
« L’industrie a une bonne opinion chez 59 % des Français. » Parmi les jeunes (18-24 ans), beaucoup partagent ce sentiment : ils la voient comme un secteur sérieux, porteur, innovant. Mais quand on creuse, l’optimisme s’effrite : seulement 54 % des jeunes pensent que c’est un secteur d’avenir, 36 % ne sont pas confiants.
C’est révélateur : ils aiment l’idée de l’industrie, apprécient ses réussites (exportations, technologies), mais doutent de sa capacité à se transformer vite. Cette génération ne se contente pas d’un bilan passé, elle veut une industrie qui prouve qu’elle peut évoluer durablement. « L’industrie verte en France est possible » estiment 85 % des 18-24 ans. C’est l’un des points les plus clairs : pour beaucoup, le futur de l’industrie doit lier efficacité, innovation et respect de l’environnement.
Le paradoxe de l’obligation légale dans l’industrie
La loi prévoit que les entreprises de plus de 20 salariés doivent employer au moins 6 % de travailleurs handicapés. Ce qu’on appelle l’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH). Pourtant, d’après la DREES, en 2023, seulement 674 400 travailleurs handicapés sont employés dans les 112 300 entreprises assujetties à l’OETH — cela correspond à un taux d’emploi direct de 3,6 %.
Si on tient compte d’une « majoration » pour les plus de 50 ans (coefficient multiplicateur), ce taux monte à 4,7 %, mais reste loin du quota légal. Ce constat est d’autant plus frappant dans l’industrie : certains secteurs (par exemple, la construction, l’info/communication) ont des taux d’emploi de BOETH très faibles, selon la DREES.
Ce que les jeunes admirent… et ce qu’ils redoutent
Parmi les secteurs qui séduisent : l’aéronautique, l’automobile, le militaire, et la cosmétique tirent l’image vers le haut. Les jeunes hommes montrent plus d’intérêt pour l’automobile, l’énergie, les nouvelles technologies ; les jeunes femmes pour le luxe, la cosmétique, la santé et la pharmacie.
Mais il y a des freins très présents
Plusieurs jeunes perçoivent l’industrie comme polluante, comme peu soucieuse de l’égalité hommes/femmes. De plus, les métiers technologiques (data, IA, cybersécurité) sont moins cités que les métiers de production. « Pour atteindre une industrie verte, une opération nationale … a été menée … mais il faut aussi améliorer l’image et donc l’attractivité du secteur auprès des jeunes. » selon la CCI.
Les attentes sont claires : respect de l’environnement, sens, impact social, diversité. Si ces critères ne sont pas remplis, l’industrie ne pourra pas pleinement reconquérir le cœur des jeunes.
Des attentes concrète de l'industrie
Voici les priorités que les jeunes placent en tête :
- Relocaliser la production (61 % des Français l’exigent)
- Limiter le gaspillage et développer l’économie circulaire (autour de 50 %)
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre et sortir progressivement des énergies fossiles.
Ils ne veulent pas d’une industrie figée. Ils exigent transparence, égalité, management plus humain, évolution des compétences.
Une évolution des mentalités se fait sentir : « 66 % des répondants pensent qu’il est facile pour une femme de travailler dans l’industrie. » Cependant, 40 % des répondants estiment que l’industrie est moins performante que les autres secteurs en matière d’égalité hommes/femmes.
Les défis majeurs pour être crédible
Orientation & visibilité des métiers : il faut mieux faire connaître les métiers de la data, de la R&D, de la maintenance moderne, pour casser les stéréotypes.
Formation & accompagnement : apprentissages, stages, alternance, accompagnement dans les nouvelles compétences (IA, numérique, transition écologique) sont attendus.
Communication & transparence : les jeunes veulent des entreprises qui affichent leurs progrès et leurs engagements.
Engagement sociétal : égalité, inclusion, respect de l’environnement ne sont plus juste des plus, mais des critères de choix
Une industrie qui inspire
Les jeunes Français ne sont pas en désamour avec l’industrie. Ils veulent juste qu’elle soit à leur hauteur : innovante, responsable, juste, nourrissant non seulement le PIB, mais aussi le sens.
Pour les acteurs industriels le défi consiste à écouter ces attentes, agir avec transparence, moderniser les pratiques, former, valoriser les métiers peu visibles. Construire une industrie crédible aujourd’hui, pour que demain elle soit non seulement admirée, mais vraiment choisie par la jeunesse.
RHD répond déjà à ces attentes
Pour lever les freins évoqués ci-dessus, RHD mène des politiques de recrutement inclusives. Elle est ouverte aux candidates et candidats de tous âges dans le respect de la personnalité. Les valeurs de RHD et leurs engagements RSE forment le cœur des ressources humaines. Depuis de nombreuses années, l’entreprise féminise activement son effectif. En 2025, l’index d’égalité professionnelle atteint une note exemplaire de 100 sur 100.
Chez RHD, 13,8% des salariés sont des hommes de moins de 30 ans et 4,3% des femmes ont moins de 30 ans. Actuellement, l’entreprise forme trois apprentis et accueille des stagiaires de niveau 3ᵉ, seconde, Bac pro et BTS pro. Lovélia, 22 ans, qui prépare un master de management des RH en alternance au sein de notre entreprise, affirme que l’industrie se révèle un secteur intéressant, humain et varié. Elle souligne que RHD offre de nombreuses possibilités et permet de découvrir beaucoup de métiers différents dans une seule usine.
Néanmoins, elle identifie le frein essentiel qui subsiste : « Le secteur industriel est encore peu mis en avant auprès des jeunes, notamment à l’école. Les femmes y sont encore peu représentées, parce que les métiers de l’industrie ne sont pas assez présentés aux jeunes filles. » De plus, elle reste convaincue que des métiers pourraient intéresser et motiver davantage les jeunes filles, à condition d’en parler davantage.