L’hydrogène : une arme de décarbonation industrielle

Déterminée à relancer la compétitivité industrielle en répondant aux impératifs climatiques, l’Union européenne a récemment présenté une initiative audacieuse : le « Pacte pour une Industrie Propre ». Ce dernier place l’hydrogène au cœur d’une stratégie innovante, associant une réglementation rigoureuse, des aides financières ciblées et la protection de l’industrie européenne.
Suite à l’adoption officielle en mai 2024 du paquet « Hydrogène et gaz décarboné », la Commission européenne a désormais un délai d’un an pour élaborer un acte délégué portant sur les carburants bas-carbone, incluant l’hydrogène. Cet acte est considéré comme essentiel pour éliminer les incertitudes qui freinent le développement de la filière. En établissant un cadre réglementaire clair, l’Union européenne offre ainsi aux industriels et aux investisseurs la confiance nécessaire pour envisager sereinement les investissements futurs.
L'hydrogène : un vecteur clé pour la transition énergétique
Ce gaz, considéré comme une énergie sans émissions de CO₂ est aujourd’hui au cœur d’un débat passionné. Le pacte européen qui l’entoure envoie un signal fort quant à la volonté de conjuguer développement industriel et transition énergétique, malgré des défis importants tels que la réduction des coûts et la sécurisation des approvisionnements. Ce n’est plus seulement un pari technologique, mais une véritable révolution dans la manière d’envisager l’avenir de l’industrie en Europe.
Des mesures financières pour stimuler l’innovation
La volonté de l’Union européenne s’accompagne d’un dispositif financier moderne et ambitieux. Parmi les initiatives majeures figure le lancement d’un programme pilote dédié aux Power Purchase Agreements (PPA) pour les industries à forte consommation d’énergie, offrant une véritable bouffée d’oxygène dans le contexte énergétique actuel.
Par ailleurs, la mise en route de la troisième tranche de la « Hydrogen Bank », en collaboration avec la Banque de la décarbonation industrielle – dotée d’une capacité de financement de 100 milliards d’euros – et l’instauration d’un cadre simplifié pour les aides d’État illustrent la volonté d’assurer un accès équitable aux financements tout en garantissant une concurrence saine entre les acteurs du secteur.

Gérer les risques pour assurer l’avenir industriel
Conscients que l’innovation technologique s’accompagne toujours de risques, les instigateurs du pacte optent pour des dispositifs de garantie novateurs. La proposition d’instaurer une CleanTech Guarantee Facility, (Centre de garantie des énergies propres) capable de couvrir partiellement les risques de performance liés aux électrolyseurs, illustre bien cette approche.
De même, le nouveau « Hydrogen Mechanism » vise à faciliter l’intermédiation entre fournisseurs et acheteurs d’hydrogène, rendant possible la conclusion des contrats essentiels pour sécuriser le financement des projets les plus ambitieux, comme l’indique un communiqué de France Hydrogène.
Partenariat stratégique et innovation industrielle
À partir de 2025, Lhyfe assurera l’approvisionnement en hydrogène vert – 140 tonnes – pour les installations d’Inocel à Belfort et Saint-Égrève, destinées à alimenter des bancs d’essai de piles à combustible. Ces systèmes, dotés d’une capacité de 300 kW et d’une efficacité énergétique de 60%, représentent une alternative compétitive face aux solutions traditionnelles telles que le diesel.
Ce partenariat stratégique, s’inscrit dans l’engagement de l’entreprise à offrir des solutions zéro émission pour la mobilité et la production d’électricité. Fort de son expertise dans la conception et le développement de systèmes de piles à combustible, Inocel, avec ses centres de R&D à Grenoble, d’intégration à Nice et de production à Belfort, s’impose comme un pilier de l’innovation dans un secteur en pleine mutation.

Une industrie mise à l’épreuve de la concurrence internationale
Face à une concurrence acharnée provenant tant d’Asie que des États-Unis, l’Europe entend non seulement réduire son empreinte carbone, mais également préserver sa souveraineté industrielle. La révision du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et l’instauration de marchés pilotes bas-carbone dans des secteurs stratégiques – tels que l’acier et les engrais – illustrent les mesures déployées pour maintenir la compétitivité des entreprises européennes. RHD s’intéresse aussi à cette opportunité pour équilibrer son mix énergétique. Nous sommes engagés dans une démarche de production responsable et durable. Notre sobriété énergétique, notre utilisation raisonnée et le recyclage en sont les témoins. Nous avons obtenu la norme ISO 26000 qui porte sur la responsabilité sociale des entreprises avec la récompense « Gold Medal ».